RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET LANCEMENT DE LA CAMPAGNE DES 16 JOURS D’ACTIVISME CONTRE LES VBG DE MFM ET DE FDH

Le Mouvement Féministe du Mali (MFM) a organisé un atelier de renforcement des connaissances de plus d’une trentaine de ses membres à Ségou, sur le féminisme et lancer sa campagne des « 16 jours d’activisme.. ». C’était du 25 au 26 novembre 2023, en partenariat avec l’ONG Femmes et Droits Humains, dans la salle de réunion du Centre Gabriel Cissé. L’activité s’est déroulée en présence du représentant du maire central de Ségou, Mme  Daou Awa Doumbia, du Directeur régional de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dazaly Coulibaly, ainsi que du maire de Penegana Mme Diabaté Mamou Bamba.

Dans son discours de bienvenue, le représentant du maire Mme Daou Awa Doumbia, s’est réjouis du choix de la cité des Balazans (Ségou) pour la tenue de l’atelier de renforcement de capacités des associations sur le féminisme et le lancement des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Elle a rendu un vibrant  hommage à tous les acteurs de la lutte contre les VBG et précisément au mouvement féministe pour son combat pour le bonheur des populations surtout les femmes et les filles. Elle a terminé en formulant le vœu d’une paix durable et d’une société ;sécurisée sans violence au Mali

 

           

Le Directeur régional de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, M. Dazaly Coulibaly, a, quant à lui, placé l’évènement dans son contexte et dit que la Campagne des 16 Jours d’activisme constitue est «  un cadre d’échange et de réflexion sur la problématique des Violences basées sur le Genre ». Il a rappelé le thème national de la campagne pour cette édition 2023, « Rôle et responsabilité des femmes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et filles en période électorale » et celui international qui est « Investir pour prévenir la violence faite aux femmes et aux filles ».Pour le Directeur « Les droit des femmes et des filles sont aussi des droits humains, qui méritent d’être protégés ». Il a, enfin, salué les efforts consentis par le Mouvement féministe et ses partenaires à travers des actions comme le Forum des Féministes et sa restitution à la base dans toutes les régions du Mali.

      

La présidente du Mouvement Féministe du Mali (MFM), Mme Maïga Mariam Diawara, a dans son intervention, présenté le Mouvement, ses objectifs et ses liens avec d’autres mouvements à travers le continent et ailleurs. Ainsi, elle a présenté la charte des principes féministes africaines et celle élaborée par les ouest africaines. L’objectif de la rencontre était d’améliorer les connaissances des membres du Mouvement en vue de sa consolidation et mieux comprendre le concept au regard de l’opinion malienne, afin de crédibiliser le concept du féminisme et y donner un sens à la malienne. C’est pour finalement intégrer le féminisme dans les actions politiques de promotion et de défense des droits des femmes au Mali.

 

La coordinatrice du Mouvement, Mme Diarra Djingarey Maïga, a fait son exposé sur les violences basées sur le genre (VBG), sa définition, les catégories et des exemples sur certaines formes plus courantes au Mali. Selon la coordinatrice, citant les Nations Unies, la violence basée sur le genre est « Tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ». Elle a, ensuite, axée son intervention sur les violences affligées aux femmes maliennes, sur la base des stéréotypes et ou des préjuges sexistes. Ces violences sont d’ordre physique, sexuel, psychologique, moral, économique et institutionnelles.

 

La Campagne « 16 Jours d’Activisme » contre la violence basée sur le genre, commence le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et se termine le 10 décembre, Journée internationale des droits de l’Homme. Ladite campagne a été expliquée par la chargée de Communication du Mouvement, Maïmouna Traoré, elle est partie des origines en 1960, avec l’assassinat des sœurs Mirabal en République Dominicaine, pour leur militantisme pour  les droits des femmes. Et de l’institution en 1991, lors du 1er Institut international pour le leadership des femmes organisé par l’Université de Rutgers USA, d’une campagne internationale de 16 jours pour la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles. Des actions de plaidoyer ont abouti à sa reconnaissance par les Nations Unies en 1993.

   

Au cours des débats, des chiffres ont été donnés sur les violences faites aux femmes et aux filles au Mali. « Au moins14 264 incidents de VBG ont été rapportés en 2022. Sur ce nombre de cas, les 98% ont été commises sur les femmes et filles notamment 39% de viols et 17% d’agressions sexuelles. Les régions les plus touchées sont le district de Bamako (32%), Mopti (26%) et Gao/Ménaka (19%). » Selon le Système de Gestion d’Informations sur les Violences Basées sur le Genre (GBVIMS

Pour ce qui est du thème de la campagne de cette année à savoir : « Rôle et responsabilité des femmes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et filles en période électorale », les maires de Ségou ville et de Penegana ont fait des témoignages sur les difficultés que rencontrent les femmes candidates et surtout comment y faire face.

Les participantes ont promis de rendre compte à la base et se sont engagées par écrit à défendre à travers le Mouvement Féministe du Mali (MFM), les droits des femmes sans hésitation, avec le slogan « Je suis féministe sans si, ni mais »

Le Mouvement a planifié des activités qui se tiendront dans différentes localités du Mali.